Un long dimanche de fiançailles? Non : un court dialogue entre droite et gauche.

Publié le par Guillaume Quercy

Ce matin, j’ai rencontré Monsieur Bernard Roux devant la boulangerie. Nous avons échangé quelques points de vue. Nous avons ensemble fait le constat que si quelques sujets nous rapprochent, beaucoup nous séparent.

Ainsi par exemple, nous sommes d’accord pour reconnaître qu’il faut se battre pour éviter l’emprise du maire de Meaux sur notre commune. Bernard Roux évoque la dernière élection cantonale en 2001, lorsqu’il s’était présenté contre Jean-François Parigi parce qu’il refusait le diktat du RPR à l’époque. Je constate avec lui que ce n’est pas le cas cette fois-ci et qu’il apporte son soutien dans un tract au même Jean-François Parigi, bras droit UMP de Jean-François Copé. Il ne me le dira pas bien sûr, mais je comprends qu’il y a de la concession dans l’air : le soutien de Monsieur Roux contre la suppléance aux cantonales accordée à Mme Amado, contre une vice-présidence sans pouvoir réel à la communauté d’agglomération ? Tout démontre que Régis Sarazin, sobrement abrité derrière l’actuel maire, prépare la remise des clés de notre ville au maire de Meaux.

Je lui dis que pour moi, défendre Nanteuil dans l’agglomération, c’est rééquilibrer les pouvoirs au sein de la CAPM. Bernard Roux me rétorque que la gauche a bien été silencieuse au sein du conseil communautaire. Je lui concède qu’elle n’a peut-être pas été à la hauteur de cet enjeu là mais que, précisément, si nous revendiquons aujourd’hui haut et fort notre ancrage à gauche, c’est pour mieux contrebalancer la toute-puissance de l’UMP meldoise. En d’autres termes, je lui soutiens que lui parti, ce n’est pas Régis Sarazin qui pourra garantir les intérêts des Nanteuillais, mais la gauche rassemblée.

Il me dit déplorer que nous l’attaquions sur la faiblesse de la démocratie locale. Je lui fais remarquer que ce sont ses élus d’opposition qui le disent et qu’ils savent certainement de quoi il s’agit. Pour ma part, je lui réponds que ce n’est pas mon propos et que je songe plutôt à la politique d’urbanisation mal maîtrisée et aujourd’hui précipitée, à l’absence d’anticipation pour la construction de nouveaux équipements, au manque de préservation de nos paysages. Il prend lui-même l’exemple de la construction de 120 logements à hauteur du 15 avenue F. de Tessan et affirme que la construction d’une nouvelle école est un challenge. Je lui réponds comprendre qu’elle ne sera pas ouverte avant l’arrivée des 40 enfants supplémentaires attendus dès 2009. Il poursuit : « c’est un challenge en effet ». Pour la gauche, ce ne sera pas un challenge pour la gloire, mais une priorité immédiate pour répondre aux besoins de la population.

Au cours de la discussion, nous nous trouvons des amis communs – tous à gauche – comme Robert Le Foll, ancien député et ancien maire de Crégy-lès-Meaux, ou Nicole Bricq, sénatrice, qui ne lui a dit que du bien de mon engagement explique-t-il. Il me vient alors à l’esprit comme une évidence que la fibre sociale incontestable de Bernard Roux n’est pas présente dans les discours et les attitudes de Régis Sarazin. Ce dernier est d’une nouvelle génération il est vrai, plus individualiste et surtout plus libérale. A cet instant précis, je ressens dans la voix ou l’attitude de mon interlocuteur comme une absence d’envie de le voir prendre sa succession. A-t-il pensé, même quelques minutes en ce dimanche matin au son des cloches de l’église, que ma vision de Nanteuil, empreinte d’un grand respect de son histoire et d’une sincère volonté de lui donner un projet d’avenir pour ses habitants, était plus fidèle à ce qu’il avait voulu faire lui-même que celle de la tête de liste UMP ? Qui sait…

Publié dans Echos de la campagne

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